Annales corrigées de Médecine générale et Gériatrie 2021
Les Épreuves de vérification de connaissances (EVC) de la procédure d’autorisation d’exercice, session 2021, se sont déroulées en novembre et décembre de la même année. Le calendrier a été respecté, la pandémie de la COVID-19 n’ayant pas joué les trouble-fêtes.
Si les épreuves de gériatrie sont restées assez classiques, celles de médecine générale ont réservé une réelle surprise à de nombreux candidats.
Les annales de ces épreuves sont accessibles via les liens suivants. Leur édition papier sera disponible dans les mois à venir auprès des éditions Med-Line et Vernazobres Grego. Nous commenterons ici les principales leçons à tirer de cette session.
Annales corrigées de Médecine générale session 2021
Annales corrigées de Gériatrie session 2021
De longues EVC
Depuis quelques années, les jurys optent de plus en plus pour des épreuves longues, composées de cas cliniques et de questions à réponses ouvertes courtes (QROC).
L’épreuve de vérification de connaissances fondamentales de gériatrie était ouverte. Si elle s’avère abordable, elle n’en est pas moins très abondante et longue, avec 23 questions de type QROC à résoudre en moins de deux heures. Or, leur formulation laisse très peu de temps aux candidats pour réfléchir et répondre en toute sérénité. Le postulant aguerri devra développer suffisamment de réflexes pour être à même de répondre à l’ensemble des questions. Nous avons l’habitude de répéter aux candidats que la préparation du concours nécessite l’acquisition de vastes connaissances, qui doivent être catégorisées et rangées méthodiquement : c’est la méthode des tiroirs. Malheur à celui qui prétend que mémoriser les notions clés de la spécialité est inutile !
Le seul secret pour faire face à ce type d’épreuve longue est de s’entrainer, de façon à être imbibé des notions de sa spécialité et de développer des réflexes rédactionnels.
L’épreuve de vérification des connaissances fondamentales de Médecine générale pose une double difficulté : en plus d’être longue, elle fait appel à des notions fondamentales et pratiques inattendues pour la plupart des candidats. De l’avis de plusieurs, elle était difficile.
Le concours de la PAE (procédure d’autorisation d’exercice) n’est pas aisé. Il faut donc s’attendre à de réelles surprises. Le jury est libre de se promener dans le si vaste champ des connaissances, et de présenter aux candidats des notions parfois particulières, mais qui relèvent toutefois de la spécialité. Il n’est nullement tenu d’évaluer les seules connaissances basiques ou de revenir sur les mêmes sujets classiques.
L’épreuve de vérification de connaissances pratiques de Gériatrie s’apparente plus à une épreuve de connaissances fondamentales. Elle tient en un seul cas clinique composé de 14 questions, et bien qu’étant abordable à première vue, sa longueur représente une réelle difficulté pour les candidats.
De la même façon, l’épreuve de vérification de connaissances pratiques de médecine générale repose sur des sujets classiques, avec la même difficulté posée par des questions multiples qui ne laissent aux candidats que très peu de temps à la réflexion. Il fallait tant se dépêcher !
L’enseignement est clair : les EVC de la PAE ne laissent aucune place pour de l’improvisation, une préparation incomplète, des impasses ou des approximations.
L’épreuve de vérification de connaissances fondamentales (EVC) de Médecine générale ou la manœuvre de déstabilisation.
La matinée fut difficile pour beaucoup de candidats, tant les sujets sortaient de l’ordinaire. Plusieurs thématiques étaient inattendues. Le candidat pouvait donc s’attendre à une question isolée sur l’infection sexuellement transmissible, mais nullement sur un cas clinique. De même, un ensemble de questions sous forme de cas cliniques portant exclusivement sur le syndrome inflammatoire a semblé hors d’atteinte pour beaucoup de candidats. L’examen attentif de cette épreuve montre que pour les sujets classiques, comme l’insuffisance rénale, certains détails peuvent transformer le rêve en cauchemar.
Il importe donc de tirer des leçons de ces épreuves et de marteler à nouveau aux adeptes d’un programme fixe (liste de cours hyper tombables) de préparation aux épreuves que rien n’est certain. Il n’y a pas de programme, pas de question type, pas de questions hyper tombables. Le champ est vaste, tout est permis et tout est tombable. Personne n’aurait parié sur le Covid-19 en 2020 ni sur le syndrome inflammatoire en 2021.
Nombreux sont les candidats qui nous sollicitent pour avoir un programme de révision tenant en une liste de cours. Notre réponse, toujours la même, est sans équivoque : révisez tout, révisez large, ne faites aucune impasse, nagez en eau profonde…
L’un des remèdes pour être à l’abri des épreuves-surprises est de commencer au plus tôt la préparation du concours, une année au minimum. Cela laisse suffisamment de temps aux candidats pour se familiariser avec les questions difficiles, les assimiler et s’entrainer suffisamment pour avoir des réflexes de clinicien. Il est nécessaire de se constituer des tiroirs sémiologiques, de diagnostics et thérapeutiques pour être à l’abri des manœuvres de déstabilisation du jury.
Changement de paradigme pour les jurys de la PAE
Les candidats actuels et futurs ont une réelle difficulté à saisir la pensée directrice des jurys du concours. La procédure d’autorisation d’exercice (PAE) est, certes, la voie royale pour travailler et exercer son art dans l’Hexagone, mais cette opportunité découle avant tout des besoins réels des praticiens de terrain. En attendant de repeupler les déserts médicaux avec les contingents de médecins formés sur le sol français, il faut puiser dans les effectifs étrangers, à la seule condition que les élus soient aptes à exercer dès leur admission au concours. Ainsi, les épreuves sont formulées de façon à sélectionner les candidats dotés de la capacité synthétique de résoudre des problèmes cliniques suivant les recommandations françaises et internationales. Les principaux problèmes médicaux rencontrés dans la pratique quotidienne sont exposés aux candidats. Les jurys sélectionnent les aspirants qui montrent la meilleure aptitude à résoudre le maximum de problèmes avec exactitude sur un court laps de temps.
Il ne s’agit pas d’un concours de sélection pour suivre une formation médicale générale ou spécialisée. Le candidat doit faire la preuve d’une aptitude équivalente à celle d’un praticien hospitalier français. Peu importe sa pratique habituelle, une maîtrise complète des aspects théoriques et pratiques de la médecine est requise.
Ces propos expliquent la formulation particulière des épreuves et leur caractère parfois ardu, inattendu. Il faut avouer que le concours reste difficile pour le candidat sans expérience de la pratique française, mais il est néanmoins possible de réussir pour celui ou celle qui n’a jamais exercé en France. Il revient aux candidats de comprendre que le recrutement ne concerne pas les amateurs, les aventuriers ou les professionnels guidés prioritairement par des considérations financières. Pour intégrer la légion médicale étrangère, il faut se lever tôt, avoir la mentalité du légionnaire et travailler d’arrache-pied pour décrocher le précieux sésame.
Comment procéder ?
« Qui veut aller loin ménage sa monture ». Cette maxime est vraie, tant pour les affaires courantes de la vie que pour la préparation aux EVC de la PAE.
Je ne connais aucun lauréat de la PAE admis par hasard, sans préparation continue et ardue. En moyenne, les candidats sont admis après deux échecs. Le concours ne laisse aucune place à l’improvisation et à l’amateurisme.
Nous conseillons avec insistance aux futurs candidats de suivre une préparation. Les externes (étudiants de 2e cycle d’études en Médecine) suivent une préparation pour passer les épreuves classantes nationales (ECN) qui sont devenues un simple examen. L’intérêt de ces derniers est d’améliorer leur classement pour prétendre à la spécialité de leurs rêves.
Il nous semble que le candidat aux Épreuves de vérification de connaissances de la PAE met en jeu son statut professionnel. Ceci concerne particulièrement les praticiens à diplôme étranger et résidant en France, pour qui, en l’absence de réussite aux épreuves, aucune autre voie d’exercice ne sera possible, du moins officiellement. Il est déraisonnable de compter sur le sort ou le syndicalisme pour parvenir à ses fins après quatre échecs.
Nous mettons à disposition du candidat une formation appropriée dans ces deux spécialités, destinée à l’aider à avoir une vision hospitalière et aborder le concours de la meilleure des façons. La préparation s’adresse à tout professionnel conscient de ses insuffisances et désireux de réussir. Les formations sont animées par des praticiens hospitaliers expérimentés dans leur spécialité.
Au sujet des annales corrigées.
Elles sont accessibles en suivant les liens ci-dessus. Les épreuves sont corrigées et commentées. Il s’agit de solutions types qui reflètent la pratique hospitalière, les connaissances attendues et exigées du candidat. Les corrections sont basées sur les dernières recommandations officielles (HAS, Collèges, sociétés savantes, etc.).