EVC PAE 2021: Analyse des résultats 2020, enseignements pour la prochaine session

26 juin 21
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Attendus avec fébrilité et appréhension, les résultats de la session 2020 des épreuves de vérification des connaissances ( EVC) de la PAE ont été publiés sur le site du CNG le 15 juin 2021. Ils marquent la fin d’une session longue, chaotique, pleine de rebondissements. Particularité de cette session — malgré les apparences — le taux élevé des postes pourvus. Quelle analyse en faire et quels sont les enseignements à tirer pour la PAE 2021.

Une session spéciale

Annoncées initialement pour novembre 2020, les épreuves ont finalement eu lieu en mars — avril 2021, après un douloureux report en fin d’année dernière. Situation vécue par plusieurs candidats comme une énorme déception. La raison, connue de tous, n’est plus un sujet de discussion. Tant la pandémie COVID-19 a bouleversé le planning des épreuves comme la marche de notre monde.

La préparation a été longue et éprouvante pour les candidats. Si bien que beaucoup sont arrivés au concours remplis de fatigue, quoique motivés. D’autres n’ont pas pu se présenter, ratant au passage une rare opportunité. Car, elle ne se représentera probablement pas en 2021. Le lot des absents compliquera certainement les enjeux de la prochaine session. Il y aura plus que jamais beaucoup d’appelés pour des places toujours précieuses et chères.

Résultats marqués par un taux de postes pourvus élevé

1332 postes étaient ouverts au concours pour la profession de médecin, neuf (9) pour celle de chirurgien-dentiste.   Au final, 1228 ont été pourvus en médecine, soit 92 %. Pour l’odontologie, huit des neuf postes l’ont été, soit 88 %.

Force est de constater — au grand dam des réclamations auxquelles le CNG fait face de la part des candidats recalés — que les jurys ont été d’une clémence exceptionnelle. Pour la première fois, ils se sont alignés sur les besoins du ministère, ce qui est rare.

« Les jurys, pour certaines spécialités, n’ont pas souhaité pourvoir tous les postes, compte tenu du niveau attendu des candidats », pouvait-on lire sur le site du CNG. Fait rarissime méritant d’être relevé. Ainsi, en raison de la situation exceptionnelle liée à la pandémie COVID-19, un geste fort a été fait en faveur des candidats. Seuls 5 des 42 jurys (médecine — odontologie) n’ont pas octroyé l’ensemble des postes.

Malgré les apparences, les résultats ressemblent à ceux d’un examen, comparativement aux années précédentes.   En effet, rien de similaire n’a été vu. Et cela n’a rien à avoir avec le niveau supposé des candidats dans certaines spécialités. La totalité des postes en médecine générale (280), en gériatrie (91), en médecine d’urgence (91), en radiologie (98) et dans 31 autres spécialités médico-chirurgicales, ont été pourvus. Et ce, malgré des sujets d’examens parfois difficiles. Cela ressemble à une offrande. La situation dans les hôpitaux, marquée par une tension extrême, une fatigue généralisée des équipes et la pénurie chronique en personnel médical expliquent en grande partie cette attitude. L’hôpital a tant besoin d’air frais!

Les spécialités avec un faible nombre de places pourvu sont l’ophtalmologie (20 places sur 77), psychiatrie (99 sur 112), l’anesthésie réanimation (88 sur 120) et accessoirement la chirurgie thoracique et cardiovasculaire (5 sur 7).

Résultats de la PAE session 2020

Quels enseignements pour la session des EVC 2021 ?

Au-delà des apparences, l’exception confirmant la règle, les candidats 2021 feront face aux exigences d’un concours difficile. Il ne s’agit pas d’un examen, en aucun cas. Les largeurs des jurys ne peuvent être une règle gravée dans le marbre. Ces derniers restent seuls maîtres à bord. Ils n’ont pas l’obligation de suivre le ministère dans l’attribution des postes. Un certain niveau est exigé. Aux candidats de bien se préparer pour exceller.

Si la session 2020 ressemblait plus à un examen, force est de rappeler que la note et la moyenne éliminatoires feront toujours partie du jeu. La correction est double, anonyme et repose exclusivement sur une grille prédéfinie. L’à peu près n’a pas de place ici.

La compétition sera forcément plus rude et féroce en 2021, en raison de la présence quasi certaine des frustrés de l’année dernière et des candidats recalés. En plus, il est peu probable que les postes à pourvoir explosent.

Pour autant, soyez persuadés que vous êtes des professionnels de santé valeureux. Vous avez assurément les compétences nécessaires pour exercer sur le sol français. C’est votre niveau rédactionnel qu’il faut élever. Cette exigence est une règle de base pour les jurys de praticiens hospitaliers.

Armez-vous pour le concours, transpirez à l’entraînement pour ne pas saigner sur le champ de bataille. La victoire n’est généralement pas le fruit du hasard. L’excellence a un prix : l’effort et le travail acharnés.

Aux recalés de la session 2020, vous n’avez pas échoué, mais appris à mieux vous préparer, à concentrer vos efforts sur l’essentiel. Et à avoir une meilleure stratégie pour 2021.