La voie royale – Le Droit de cité
Dans la Rome antique, le légionnaire (soldat non romain) pouvait acquérir la citoyenneté romaine (droit de cité) à l’issue de son service militaire. Aujourd’hui en France, un
légionnaire étranger peut demander la nationalité française à partir de trois ans de service.
« Trois ans… » ! Etrange et pénétrant à la fois. C’est la durée de la pratique hospitalière pour les lauréats aux EVC de la PAE (une année pour les sages-femmes et dentistes). Passé ce
délai, le lauréat peut déposer un dossier en vue de son inscription au tableau de l’ordre des médecins. L’inscription au tableau est symbolisée par un numéro matricule : le fameux RPPS.
RPPS : Répertoire Partagé des Professionnels de Santé. C’est le graal ! Celui qui vous octroie l’accès au plein exercice de la Médecine en France (Métropolitaine et Outre-mer). Le droit
de quitter la seconde zone, le banc de touche pour jouer pleinement sa partition au sein du grand orchestre médical.
S’il faut avoir en vue ce but final, il faut s’engager fermement sur le seul chemin qui y mène.
Ce chemin a une porte d’entrée. Ce sont les EVC (épreuves de vérification des connaissances). Cette porte est étroite et l’accès est plein d’embûches.
On pourrait légitimement emprunter d’autres chemins et les suivre avec le sentiment de se rapprocher du vrai chemin.
Pourquoi ne pas faire FFI (faisant fonction d’interne) ou stagiaire associé ? Pourquoi pas PAA (praticien attaché associé) hors PAE ? Assurément, vous pouvez essayer toutes ces
fonctions ! Tant que cela reste provisoire en vue de mieux préparer la PAE, pourquoi pas ?
Mais s’engager corps et âme dans ces voies en espérant régulariser sa situation plus tard…ce n’est pas le bon chemin !L’unité de mesure est la même pour tous médecins à diplôme étranger (hors union européenne). Compter sur une hypothétique réforme hospitalière qui octroierait le plein
exercice de la médecine sans sélection, pour services rendus… demande beaucoup de foi. Il faut alors croire en un autre monde médical, en un autre système de gouvernance
médicale et hospitalière. On peut avoir la foi et croire en la régularisation de tous les médecins étrangers ! Mais la réalité est rude et brutale. Il faut garder les pieds sur Terre ! Il
ne faut pas trop rêver !
Le syndicalisme a ses victoires. Il a fait avancer la cause de plusieurs générations de PADHUE (Praticien à diplôme hors union européenne). Le point commun – immuable pour l’heure –
est que tout candidat à l’exercice de la médecine en France, doit se rendre à RUNGIS (lieu où sont organisées les ECV) pour y passer examen ou concours. On peut se féliciter des mesures
dérogatoires gouvernementales, mais doit-on compter sur une dérogation ? Laisseriez-vous votre sort entre les mains d’un ministre ou au bon vouloir d’un cabinet ministériel ?
Il faut avoir le courage d’affronter le concours. Du moins, si l’on ambitionne d’exercer son art en France. Il faut avoir la détermination de passer les épreuves.
Il faut se battre pour espérer obtenir le « droit de cité » dans le monde médical français.
Tous les lauréats sont passés par là. Ils se sont préparés et ont réussi le passage de cette fameuse porte.
C’est certes un investissement en terme d’heures de travail et financier. Mais que représente payer une prépa ou suivre des conférences en ligne lorsque l’on est récompensé
à la fin ? On oublie vite le chemin parcouru, les efforts consentis et la privation endurée.
A la fin, le lauréat pourra penser à sa carrière (pour les carriéristes), à son accomplissement professionnel et socio-familial.
Il pensera peut-être aussi à ses prochaines vacances d’été sur la côte basque… pour se reposer de ses efforts !