Préparation EVC PAE : Quand l’hôpital cherche des lauréats PAE

31 juil. 20
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Des questions importantes à l’attention des candidats à la PAE.
Combien y a-t-il d’hôpitaux en France ? 3089 Hôpitaux.
Combien y a-t-il d’hôpitaux publiques en France ? 1389 hôpitaux dont 178 centres hospitaliers régionaux et/ou universitaires (32 entités juridiques). Statistiques officielles de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) de 2017.

Combien de postes de médecins sont vacants dans le secteur hospitalier public ? 19000 postes « statutairement vacants » selon le rapport du CNG (centre national de gestion) de 2018. 27.4% des postes de PH (praticien hospitalier) à temps plein sont vacants soit 15 052 postes.

Ces chiffres officiels – qui donnent le tournis aux directions des Hôpitaux -pointent du doigt la désertification du système hospitalier public. Beaucoup d’hôpitaux, peu de main d’œuvre ! Il s’en suit une fermeture de lits, de services, par manque d’équipes pour animer les plateaux techniques. De même la tension est palpable aux urgences et dans les services MCO et SSR. Nombre de services hospitaliers fonctionnent normalement en ayant recours à l’intérim. Sans cette perfusion vitale, ils ne survivront pas.

Le Malheur de l’hôpital public-s’il est permis de parler ainsi- fait les choux gras des agences d’intérim médical. Les prix des « remplacements » s’affolent, les hôpitaux se sentent obligés de suivre en creusant le déficit budgétaire. Le gouvernement est obligé d’intervenir, de légiférer… parce que les dépenses publiques partent en vrille. Rien n’y fait, la situation est difficilement contrôlable.
Il s’en suit une recherche effrénée, parfois désespérée, de médecins. Les hôpitaux s’arrachent littéralement les praticiens.les hôpitaux  débauchent à tour de bras, se montrent hyper-attractifs même s’ils n’ont  rien de particulier à proposer. On ne regarde pas trop à la dépense…pourvu que les services tournent. Les salaires explosent avec une nette inégalité salariale entre praticiens. Le médecin  se trouve bien souvent en position de force…face à des administrations sans solution de recrutement. Ce qui est rare coûte finalement très cher aux caisses publiques.

Le PADHUE (praticien à diplôme hors UE) y trouve son compte… ou devrait y trouver son compte. Quand le statut est précaire (FFI, stagiaire associé, praticien attaché associé sans PAE…), le praticien travaillera comme un corveillard à merci, se contentant de ses émoluments et de son poste provisoire donc précaire. Il a tendance –dans ce cas- à multiplier les activités liées à la continuité et la permanence des soins pour « s’en sortir ». Combien d’entre nous sont spécialisés dans la garde médicale. Gardiologue ( nouvelle spécialité médicale!!) affirmé ou confirmé ! Hélas, la précarité s’attachera à la peau de celui qui roule sous ces statuts. Les hôpitaux se montrent parfois imprévisibles et interrompent les contrats lorsqu’ils trouvent chaussure à leur pied. Le recrutement d’un assistant, d’un praticien, d’un inscrit à l’ordre, conduit hélas à éjecter du strapontin le praticien non statutaire.

Le lauréat de la PAE a sa vie et son avenir entre ses mains. Il est maître de son destin. S’il freine ses ardeurs pendant 3 ans (bientôt 2 ans, à partir de 2021), c’est pour attendre patiemment son tour chez le trésorier payeur de l’hôpital. Car après l’obtention du RPPS, c’est une toute autre histoire. C’est souvent lui le chef d’orchestre et non la DHR (direction des ressources humaines) ou la DAM (direction des affaires médicales). Le RPPS est une clef qui ouvre de nombreuses portes.

Il faut donc prendre la peine de se préparer, de passer les épreuves même si les places sont rares et chères. Le jeu en vaut la chandelle. Il est préférable de supporter plusieurs mois de préparation difficile et d’exercer plusieurs années en situation de précarité en se remettant au sort; à une énième régularisation sans concours.

La nouvelle réforme de la PAE, applicable à partir de 2021, changera peu la donne en terme de besoin des hôpitaux et de la rémunération des lauréats PAE. Le gouvernement légifère sur le salaire statutaire. Mais la rémunération ne se limite pas à ce seul aspect. Dans tous les cas, après le parcours hospitalier obligatoire, un boulevard s’ouvre devant le lauréat PAE. A lui de s’y engager avec stratégie.