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EVC PAE 2020 : Comment préparer les épreuves de vérification des connaissances

26 août 20
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Comprendre la philosophie du concours

La PAE s’adresse aux médecins à diplôme hors Union Européenne quel que soit leur nationalité et leur lieu de résidence. Il s’agit en réalité d’un recrutement pour intégrer le corps médical français (médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste et sage-femme). Il est de toute importance, pour le candidat, de réaliser qu’au-delà du concours des EVC, il doit s’inscrire dans une procédure dont l’aboutissement est représenté par l’obtention du RPPS ou l’inscription à l’ordre.

Le présent article aborde plus précisément la préparation des épreuves de vérification des connaissances. Au préalable, le candidat a pu obtenir une inscription à ces épreuves via la démarche précisée sur le site du CNG (Centre National de Gestion). Pour rappel, le candidat peut s’inscrire de n’importe quelle partie du monde.

La philosophie des épreuves de la PAE doit être bien appréhendée par le candidat. Il ne s’agit pas d’un concours de type internat, il s’agit d’un processus de sélection dans une spécialité.  Le jury qui évalue le candidat teste les connaissances spécifiques de celui-ci dans sa spécialité. Connaissances  en rapport avec les recommandations officielles françaises édictées par les Sociétés savantes notamment les collèges de spécialité et les fameuses Reco HAS qui font mouche lors du concours. Que le candidat postule d’Istanbul, de Dakar ou d’Alger, il est tenu de connaître ces dites recommandations. D’où l’intérêt de peaufiner ses sources de préparation en tenant compte de ces exigences.

Autre point important, l’absolue nécessité d’avoir une connaissance globale et parfois très pointilleuse  de toute la spécialité. Les cas cliniques sont généralement tirés de situations cliniques réels ; les questions posées au candidat sont le reflet de la pratique médicale quotidienne dans les Hôpitaux français. Le candidat ayant une expérience pratique en France aura un avantage certain par rapport au candidat n’ayant jamais exercé sur le territoire français. N’empêche, ce dernier peut valablement- partant de ses lacunes – peaufiner sa préparation théorique pour réussir le concours et combler ses connaissances pratiques une fois admis aux EVC de la PAE.

Ne pas lire pour lire…il faut de la méthode

Nous reviendrons sur les sources utiles et nécessaires pour la préparation spécifique des épreuves de la PAE. Mais le candidat doit comprendre qu’il est inutile de lire pour lire. S’il est important d’avoir de larges connaissances dans la spécialité, il faut savoir les utiliser. Les épreuves sont composées de deux sous – épreuves : l’épreuve de vérification de connaissances fondamentales et pratiques. Chacune des épreuves dure deux heures.

Pendant cette durée, le jury teste les connaissances acquises par le candidat dans la spécialité. Il s’agit souvent de connaissances bien spécifiques sur des items parfois non attendus par le candidat qui manque d’expérience médicale en France. Devant l’étendue des connaissances à maitriser, ne sachant pas ce sur quel champ le jury va entrainer le candidat, il est attendu de ce dernier de la méthode et surtout beaucoup de rigueur dans la préparation. Il ne s’agit pas avant tout d’apprendre la matière par cœur mais de la comprendre, d’en saisir les notions d’épidémiologie, de physiopathologie, parfois de physiologie et d’anatomie en fonction de la spécialité (Cf. EVC 2019, chirurgie thoracique). Mais nous rappelons au candidat qu’il est extrêmement essentiel de connaître la l’anatomie, la physiopathologie et la physiologie quand on postule dans certaines spécialités comme la chirurgie, l’anesthésie, la réanimation, la neurologie ou l’ophtalmologie. Pour réussir les EVC, il faut « être un ruminant ». C’est-à-dire ramener en tête – le jour J- les notions bien digérées et assimilées.

Cent candidats, cent méthodes de préparation ! Assurément. Mais la répétition demeure la mère de la science. « Elle a elle-même pour mère la réflexion ». Il faut répéter et développer sa mémoire à long terme. Il vous faut étudier avec beaucoup d’émotion pour fixer la masse des connaissances à consolider car, à la différence des étudiants préparant l’internat, la plupart des notions sont connues par le candidat. Il s’agit de bien les  hiérarchiser et organiser.

Une  préparation différence de celle des ECNi

Pour bien se préparer aux EVC, il faut faire cette différence essentielle. Le jury sélectionne des candidats qui vont exercer  dans les structures hospitalières publiques et privées dans les semaines qui suivent leur admission au concours. Il ne s’agit pas de tester des étudiants qui vont apprendre la médecine pratique après leur réussite au concours, mais  de sélectionner des médecins qui ont des connaissances requises dans la spécialité et capables d’exercer de façon autonome leur art après l’admission au concours.

Bien que le candidat soit affecté dans un service habilité à former les internes de la spécialité et bien qu’il soit sous la responsabilité d’un praticien hospitalier ou d’un chef de service, dans la pratique, le candidat exerçant sous divers statuts (praticiens attaché associé, praticien assistant associé…) est directement responsable de sa prise en charge. Il ne s’agit pas d’un étudiant mais d’un praticien.

Les questions au concours tiennent compte de ce fait. D’où cette exigence de la part du jury de la connaissance des recommandations officielles dans la spécialité.

Les connaissances imprécises, les réponses mal formulées  ne sont pas acceptées par le jury. Les oublis majeurs sont pénalisants.

Officiellement, il existe une note éliminatoire c’est-à-dire une note inférieure ou égale à 6 dans l’une des épreuves élimine le candidat et le jury attend du candidat des connaissances spécifiques dans certaines spécialités comme la chirurgie, sur les techniques opératoires, sur les indications et la prise en charge opératoire. Des questions que l’on ne poserait pas au concours d’internat.

Le candidat doit faire appel à l’ensemble de ses connaissances à la fois théoriques mais aussi pratiques et il est à remarquer que les candidats ayant eu une expérience médicale en France c’est-à-dire ceux qui ont travaillé sous des statuts de praticien attaché associé, de FFI, de stagiaire associé… ont théoriquement plus de chance de satisfaire aux épreuves par rapport à un candidat sans expérience clinique qui axe sa préparation sur des connaissances purement livresques.

Il n’y a pas de programme spécifique aux EVC.

Tout est tombable, toute question dans la spécialité est susceptible de tomber ! En médecine générale, les questions vont de la pédiatrie aux notions spécifiques de gériatrie en passant par des connaissances générales de gynécologie telle que la contraception.

Les EVC se différencient des ECNi en ce qu’elles n’ont pas un programme spécifique. La typologie des questions n’est pas connue. Le candidat peut d’inspirer du programme du DES (diplôme d’études spécialisées) de sa spécialité, des objectifs nationaux et spécifiques (objectifs des collèges). Mais le jury est libre de sortir des sentiers battus et conduire  le candidat en terrain inconnu.

Le jury est libre de poser tout type de question, le seul cadre est la spécialité. Il se plait à poser des questions en rapport avec les dernières recommandations HAS, d’où l’intérêt- nous le répétons – de connaître ces recommandations et de les lire comme des cours.

Une des spécificités de ce concours, c’est la célérité du candidat à répondre aux questions.Le candidat doit aller à l’essentiel et fournir le maximum de renseignements en moins de deux heures. La capacité du candidat de traiter et de raisonner devant plusieurs cas cliniques sur un temps très écourté est mise à l’épreuve.

Les sources (ouvrages) de préparation…les Livres et autres moyens !

Pour aborder la question de la préparation proprement dite, nous abordons la question des références bibliographiques pour préparer efficacement les EVC de la PAE. Il n’y a pas de source dont les eaux sont magiques ! Mais une fois que l’on a compris les principes de ce concours, on peut facilement sélectionner ses références bibliographiques. On sait à quelles sources boire !

Qu’elles sont les sources indispensables ? Les conférences spécifiques de la PAE sont incontournables pour le candidat qui se prépare de l’étranger comme pour celui qui exerce en France. Il est bien de se faire aider par les confrères spécialistes formateurs qui ont la compétence de renseigner sur la pratique hospitalière, sur la manière de répondre aux questions spécifiques de ce concours.

Les futurs internes en médecine suivent traditionnellement les conférences d’internat pour être bien préparé et classé, pour bénéficier des conseils méthodologiques. Les étudiants du 1er cycle de médecine font pareil et nous conseillons vivement aux futurs candidats de se préparer via les conférences. Généralement, au cours des conférences, il est rappelé les notions clés de cours, les dernières recommandations HAS, les techniques de rédaction, les points essentiels sur lesquels il faut insister, les points du cours à connaître par cœur. La conférence PADHUE (www.evc-pae.fr ) propose une série de conférences sur les spécialités ouvertes aux EVC. Elle est accessible en ligne et évite l’écueil des conférences en présentiel.

Il faut bien choisir sa conférence. Il est déprimant de voir des cardiologues, pédiatres et autres spécialistes se faire former par des internes de spécialité voir de spécialité différente. Des médecins thèsés encadrés par des internes qu’ils vont sénioriser après obtention du concours. C’est un vrai contre sens !! Lire et expliquer des connaissances livresques est une chose, avoir l’expérience clinique et le recul nécessaire pour cerner les subtilités d’une spécialité et conseiller d’autres est une autre chose. Les formations ECNi aux internes, la PAE aux seniors de spécialité (PH, Assistant, PA…)

Deuxième source pour une prépa efficace : les recommandations HAS. Ces recommandations sont opposables aux professionnels de santé. Elles s’imposent à tout praticien (médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste…)  français que l’on soit dans le privé ou le public. Nul ne peut aller au-delà des recommandations.  Les membres du jury qui composent les sujets de ce concours tiennent compte de ces recommandations. Ils ne peuvent aller au-delà de ces recommandations car elles sont officielles. Aucun jury ne pose  de question « tirée de son chapeau ». Les questions sont précises, en rapport avec les recommandations HAS. Ces recommandations peuvent être téléchargées gratuitement suivant la spécialité sur le site de l’HAS.Le meilleur moyen est de savoir pour chaque item de la spécialité s’il existe une recommandation HAS. Il est aisé de le savoir, ‘Google est votre ami.’

 Troisième source : les collèges de spécialité. Pour organiser le concours, le CNG (Centre National de Gestion) fait appel à des jurys composés de praticiens hospitaliers le plus souvent professeurs des universités pour formuler des sujets selon la spécialité. Pour parler le même langage médical, être unanime et consensuel, les questions et particulièrement les réponses sont élaborées à partir des référentiels HAS et des collèges de spécialité.

Ainsi, quand il existe un manuel de type ’collège de spécialité’, il est conseillé de s’en procurer. Certains collèges sont en accès libre et peuvent être téléchargés. Le collège de pneumologie par exemple. Le candidat s’assurera de posséder la dernière version du collège. Il faut connaître son collège. Répondre sur une copie d’examen des EVC en tenant compte des recommandations des collèges permet de faire consensus et de grappiller des points précieux.

Quatrième source : Les livres d’internat ECNi selon la spécialité. Il faut avoir au moins un livré clé. Le but est d’avoir un manuel didactique et pédagogique pour bien connaître la formulation des réponses, la manière dont les questions sont abordées. Le Livre d’internat est un minimum. En fonction des spécialités, on n’y trouvera pas de questions de physiopathologie, d’anatomie ou de physiologie. On n’y trouvera pas de protocoles spécifiques de prise en charge.Il est inutile d’utiliser de vieux manuels de médecine non mis à jour. Attention aux ouvrages de plus de 5 ans. Le concours tient toujours compte des dernières recommandations médicales françaises en vigueur. Les recommandations de prise en charge d’une pyélonéphrite aigue à risque de complication ne sont pas forcément les mêmes en France, en Belgique ou en Suisse. Le concours est français, il est inutile d’utiliser un manuel belge, suisse, américain et que sais-je … pour préparer ce concours

Sur internet, il est aisé et facile de trouver des livres de médecine en libre accès qui date de 2016-2015-2014. Le candidat a la responsabilité de vérifier si ses sources sont toujours d’actualité. Le plus simple est de se procurer les dernières éditions de livres d’internat et de spécialités. L’allié principal du candidat sera les éditions Vernazobres Grego qui sont spécialisées dans la préparation de l’internat. De même les éditions MASSON sont spécialisées dans l’édition des collèges de spécialité et l’internat. Le candidat est libre de se référer au site internet de ces éditeurs.

S’entrainer, un impératif !

A part les sources qui permettent d’avoir de la matière (connaissances générales et parfois spécifiques sur les questions de spécialité), le concours ne peut se préparer sans entrainement. « En forgeant on devient forgeron ». Ce qui fait la différence entre le candidat A et le candidat B quant au classement, c’est qu’à connaissance égale, le candidat A améliorera son classement en s’entrainant.Par le passé, des candidats ont échoué à plusieurs reprises jusqu’à 4 fois malgré une grande expérience professionnelle, malgré des années d’exercice médical en France.

Il ne suffit pas de connaître, il faut savoir restituer, savoir rendre au jury ce qu’il attend. A César, ce qui est à César ! Il faut savoir rédiger une réponse précise à une question précise. Pour une question par exemple de type « Quel est votre traitement ? » pour une urgence d’infectiologie, le jury ne s’attend pas à ce que vous parlez uniquement de l’antibiothérapie. Il attend que vous précisiez qu’il s’agit avant tout d’une urgence thérapeutique, le patient doit être conditionné et surveillé. La réponse comprend à la fois les mesures générales, la surveillance du traitement et le traitement spécifique. Le traitement spécifique comprend le traitement anti infectieux et adjuvant (oxygénothérapie, traitement antalgique …). En cas d’alitement, avoir le réflexe de faire une prévention de la maladie thrombo-embolique veineuse par HBPM/ Calciparine….

 Pour s’entrainer, il faut faire et refaire les annales et les dossiers de spécialité. Nous conseillons d’utiliser les annales spécifiques au concours. On peut s’inspirer des annales d’internat français. Toutefois, la philosophie diffère. Les sujets des ECNi sont habituellement transversaux pour vérifier les connaissances générales du candidat. Aux EVC de la PAE, les connaissances se veulent parfois très spécifiques. C’est donc un impératif de travailler avec les annales de la PAE que l’on trouvera sur le site www.evc-pae.fr

Il faut faire les annales, s’exercer et persévérer en cela. En s’exerçant de la sorte, le candidat aura connaissance des questions hypertombables. Il aura la maitrise de la plupart des sujets sur le bout des doigts avant d’aller au concours. Cela permet de maitriser les connaissances requises et d’avoir une vue d’aigle dans la spécialité.

Dans un autre article de méthodologie, nous présenterons la manière de présenter sa copie, le jour J, les erreurs à éviter, les réflexes à avoir pour se démarquer…

 

Roland MAFOUTA

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